HOMMAGE  A  PIERRE  COLIN

    COLIN, Pierre, est né le 11 août 1900 à Toul (Meurthe et Moselle).
    Fils d'Eugène et de Emilie Marceline Marie Schaal.

    Pierre est le sixième et dernier enfant d'une famille protestante, d'origine alsacienne, qui quitte l'Alsace, après la défaite de 1870. Il ne connaîtra pas son père, Capitaine au 94ème Régiment d'Infanterie, qui meurt quelques semaines avant sa  naissance. Sa mère élèvera ses six enfants, seule, et sans fortune.

    A la déclaration de guerre, en août 1914, ses trois frères sont mobilisés. Pierre poursuit ses études au collège de Toul et obtient son baccalauréat matin-sciences en juillet 1916. Le 11 août 1918, il s'engage au 133ème Régiment d'Infanterie dont son frère Jean-Eugène commande une compagnie.

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Pierre est reçu au concours de l'Ecole spéciale militaire et entre à Saint Cyr, le 29 octobre 1920. A la sortie de l'école, il signe un engagement de 8 ans dans l'aéronautique militaire. Le 1er octobre 1922, il est nommé sous-lieutenant. Pendant deux ans, Pierre suit les cours des écoles pratiques d'aviation d'Avord, Istres, Bordeaux et Cazaux, et sera breveté pilote en février 1923 à Istres. Nommé Lieutenant le 1er octobre 1924, il rejoint le 3ème Régiment d'Aviation de chasse à Chateauroux et se porte volontaire pour servir au Maroc, au sein du 37ème Régiment d'Aviation.

Pierre Colin

    Affecté à la 1ère escadrille de Fez, le Lieutenant Colin participe à la guerre du Rif. Il est abattu en flammes, près de Bou-Redoub, au cours d'une mission. Il est cité 3 fois par le général commandant supérieur des troupes au Maroc en 1925. De retour en France en 1926, il rejoint le 2ème Régiment d'aviation où il prend le commandement de la 6ème escadrille. Le 25 décembre, il est promu capitaine et décoré de la Légion d'Honneur le 1er janvier 1930. Puis, il part en Grèce comme instructeur de l'aviation de chasse hélénique. Le 15 septembre 1938, Pierre Colin est nommé commandant.

    A la déclaration de guerre en 1939, Pierre Colin commande le Groupe  de chasse 1/8 sur la base de Hyères. Ultérieurement, son groupe participe à la campagne de France. En 1941, dans le cadre de l'Armée d'Armistice, il est affecté à l'Etat-Major du sous-secteur de défense aérienne du sud-est, puis détaché comme professeur d'aéronautique à l'école d'artillerie anti-aérienne de Montpellier. Le 11 novembre 1942, il obtient un 'congé d'armistice'.

    Au printemps 1943, il entre dans la clandestinité sous le pseudo 'Georges-Robert'  et devient la 'cheville ouvrière' de la Résistance dans  les Cévennes. Mais les soupçons de la gestapo se rapprochent de lui. Le 8 octobre 1943, il est arrêté à Montpellier et connaît les interrogatoires. Le 17 janvier 1944, il est condamné à mort par le tribunal militaire. Pierre est transféré au fort Montluc à Lyon. Le Général Ruby obtient une audience du général allemand commandant la 19ème armée allemande afin d'obtenir la grâce de Pierre. Le lundi 21 février 1944 à 16h 30, le Lieutenant-Colonel Pierre Colin est fusillé au stand de tir de La Doua à Villeurbanne. Inhumé dans un charnier sur place, il sera réinhumé le 30 septembre 1945 dans le carré d'honneur du cimetière militaire de La Doua, à quelques mètres du lieu de son exécution.

    En 1973, la base aérienne 726 de Nîmes est baptisée du nom de Pierre Colin.

Retour