BALAS, Antoine Louis, est né
le 8 janvier 1919 à Vals les Bains. Antoine BALAS est le petit-fils d'Auguste
Delubac, fondateur de la Société
Ardèchoise pour la fabrication de la soie viscose
à Vals les Bains. Né dans cette
localité, Antoine BALAS passe toute sa jeunesse dans
la région stéphanoise à Saint Chamond.
Après des études supérieures, il entre
à l'Ecole de l'Air de Salon de Provence. Sa
carrière débute dans l'Armée de l'Air
avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
A la sortie de l'Ecole de l'Air, le sous-lieutenant BALAS
est affecté au Groupe de bombardement 1/25 en
Tunisie. En 1940, il se marie à Tunis.
Un
bref aperçu sur l'historique de cette unité et
un rappel des événements de l'époque
: La 25ème Escadre de
bombardement nait de la réorganisation de
l'Armée de l'Air en 1936 et comporte deux groupes, le
1/25 et 2/25. Le Groupe 1/25 comporte deux
escadrilles : · la première issue de
la B 101 de l'Aéronavale. · la deuxième fut
crée avec des éléments provenant de la
2ème escadre d'aviation d'Afrique.
A la déclaration des
hostilités, en septembre 1939, la 25ème
Escadre de bombardement qui est dotée d'un
matériel dépassé se trouve
implantée à Bizerte- Sidi-Hamed en Tunisie et,
ne s'implique que peu dans les combats de mai/juin 1940 en
métropole. Le Groupe 1/25 engage les
hostilités avec des bombardiers MB 200
inadaptés aux opérations actives. Le groupe
est cantonné à des missions de protection de
convois maritimes, de surveillance en mer et d'attaques de
sous-marins. Seule la 2ème escadrille est
dotée de bombardiers LeO 45 avant l'arrêt des
combats, ce qui lui permet de participer aux
opérations de bombardement contre le terrain
d'aviation de Novi Ligure en Italie depuis sa base dans le
Sud de la France. Depuis le terrain de Tunis-el-Aouina, en
représailles aux événements de
Mers-el-Kébir et dans le cadre de l'Aviation de
Vichy, le Groupe 1/25 participe au bombardement de Gibraltar
le 25 septembre 1940. A partir du 17 juin 1941, depuis la
base d'Hama, le Groupe 1/25 participe aux combats
fratricides de Syrie qui se terminent le 14 juillet.BALAS
Antoine, lieutenant Groupe de bombardement 1/25 " Jeune
officier plein d'allant. A effectué 11 missions de
guerre du 17 au 30 juin 1941. S'est particulièrement
distingué le 24 juin au cours d'un bombardement
délicat en obtenant un bon résultat
malgré une vive réaction de la
D.C.A." Cette citation à l'ordre de
l'Armée Aérienne comporte l'attribution de la
Croix de guerre avec palme.
BALAS Antoine, lieutenant groupe de
bombardement 1/25. "Jeune officier pilote observateur
ardent. Volontaire pour toutes les missions aériennes
de guerre. S'est particulièrement distingué le
10 juillet 1941, au cours du bombardement de la station de
pompage T." Citation à l'ordre de
l'aviation de bombardement avec attribution de la Croix de
guerre avec Etoile de Vermeil.
Le 8 novembre 1942, voit le
débarquement allié sur les côtes
d'Afrique du Nord, mais la 25ème Escadre n'intervient
pas durant cette époque et se replie dans le sud
algérien. A partir du 24 janvier 1943, le groupe
reprend du service opérationnel sous le commandement
de la Nine Tactical Air Force et bombarde les rassemblements
de l'Afrika Corps en Tunisie jusqu'en avril 1943.
Le Groupe 2/25 aura une courte
carrière. Au lendemain de la déclaration de
guerre, le groupe doté d'hydravions LeO 257 bis se
voit affecté à la surveillance
côtière et à la protection des convois
maritimes au large des côtes d'Afrique du Nord.
Stationné à Alger, puis au Maroc, il revient
à Bougie le 1er juillet 1941 après avoir
assuré le convoyage des avions destinés aux
évènements de Syrie. Après la
réorganisation de l'Armée de l'Air, le Groupe
de bombardement 2/25 est dissous en novembre 1942 et une
escadrille de celui-ci formera l'ossature du futur Groupe
'Guyenne'.
Le 7 mai 1943, le drapeau de la
25ème Escadre de bombardement défile dans les
rues de Tunis libérée.
Le 28 septembre 1943, la
25ème Escadre de bombardement embarque à Alger
en direction de Liverpool en Angleterre.
Les équipages
français sont regroupés à West-Kirby,
près de Liverpool. Et pendant 9 mois, les hommes
suivent une formation dans les écoles de la RAF,
suivant leur spécialité : · pilotes au 15 AFU à
Longuewton dans le Gloucestershire. · navigateurs et bombardiers
au 10 AFU à Dumfries en Ecosse du Sud.
· radionavigants à
Madeley dans le Staffordshire. · mitrailleurs à
Morpeth dans le Northumberland · mécaniciens à
Saint Athan dans le Pays de Galles. Puis, la formation continue, en
équipage cette fois, au 1663 HCR à Rufforth
dans le Yorkshire. Ces équipages sont
intégrés dans les formations du Bomber Command
de la Royal Air Force (RAF) pour former les Groupes Lourds
Français : · le Groupe 'TUNISIE',
à partir d'éléments du Groupe de
bombardement 1/25, deviendra le squadron 397 de la
RAF. · le Groupe 'GUYENNE',
à partir d'une escadrille du Groupe de bombardement
2/25, deviendra le squadron 396 de la RAF.
Le Bomber Command disposait, en
1945, de 130 squadrons : · 50 squadrons (dont les deux
Français) équipés de
Halifax. · 50 squadrons environ
équipés de Lancaster. · quelques squadrons
équipés de Mosquito. Un
squadron comprend 20 avions : · 16 en ligne ;
· 2 en réserve
; · 2 en
maintenance. L'entraînement en vol, s'est tout d'abord
fait sur un biplan de Havilland 'Dominic', puis sur
Wellington avant d'en arriver au stage sur Halifax qui sera
l'avion opérationnel des deux groupes.
Après ces longs mois, les
équipages rejoignent leur base d'opération
à Elvington, près de York. Le
Groupe 'Tunisie' effectue sa première sortie le 28
juin 1944. Depuis la base d'Elvington, les Groupes Lourds
Français effectuent des missions de bombardement
contre les nids de bombes volantes dans le nord de la
France. En juin 1944, ils participent au débarquement
en Normandie, puis en automne 1944 à l'appui des
troupes alliées en Belgique et Pays-Bas, et au
printemps 1945 aux bombardements des sites
stratégiques en Allemagne. Du 1er juin 1944 au 25
avril 1945, les deux groupes effectuent 123 missions, 194
membres d'équipage perdirent la vie.
Ce jour là, sept Halifax du
Groupe 'Guyenne' et six du Groupe 'Tunisie', avec trois
Spitfire en escorte, reçoivent pour mission de
bombarder le 'site des armes secrètes' de Fromentel
(Pas de Calais), à 10 kilomètres à
l'ouest de Saint Omer. Il s'agit d'une rampe de lancement de
V1. La
formation totale comporte donc seize appareils.
Décollage d'Elvington à 18 h 15.
Passage de la côte, vraisemblablement au niveau de
Gravelines. L'avion du Lieutenant BALAS, est vu à la
verticale de Watten par Monsieur Marcel Delaplace. Il est
déjà en difficulté et
détaché du groupe, touché par la flack
côtière. Au niveau de Watten, il est aussi pris
à partie par les défenses
anti-aériennes très denses à cet
endroit. Il se dirige vers Saint Omer et suit la
vallée de l'Aa. A-t-il de nouveau été
atteint par les batteries de DCA de Wizermes ou de Setques ?
Il arrive sur Lumbres, le feu à bord, tout en perdant
des morceaux. A la verticale du centre ville, une explosion,
vraisemblablement d'un réservoir, détache
l'aile gauche et l'avion part en vrille. Le point d'impact
devrait être le moulin de Monsieur Fatoux et les
maisons qui bordent la rue Anatole France. Heureusement,
bien que désemparé et incontrôlable,
l'appareil infléchit sa chute au-dessus des toits des
maisons et se crashe deux cent mètres plus loin, au
bout de la pâture dite 'du tir à l'arc', soit
derrière l'actuel Cedico. L'aile gauche et un moteur
sont le long de la rivière, près du moulin.
L'autre moteur tombe chez Madame Joly au 7, rue Anatole
France où il abime légèrement la face
arrière de la maison dans sa chute. Pilote : Adjudant MILLET,
Navigateur : Lieutenant. BALAS (Commandant de l'avion),
Bombardier : Adjudant/chef. MEYER, Radio : Sergent
DESRUMEAUX, Mécanicien : Adjudant SIRE,
Mitrailleur-supérieur : Sergent. ACEZAT,
Mitrailleur-arrière : Adjudant FLAMENT.
L'adjudant Meyer avait sauté
en parachute. Il se pose dans le jardin du Docteur
Trezeguet. Les allemands l'ont mitraillé pendant sa
descente et tué avant qu'il ne touche le
sol. L'adjudant Flament est
retrouvé dans le jardin de Monsieur Fatoux, là
où sont maintenant les garages des services
techniques de la ville de Lumbres. Il est recouvert de son
parachute qui ne s'est pas ouvert. Les autres membres de
l'équipage sont restés à bord de
l'appareil. Le lendemain matin, les allemands
procédèrent à la mise en bière
des victimes qui furent emmenées à
Longuenesse. Le Lieutenant BALAS, l'adjudant
Millet et l'adjudant-chef Meyer sont
inhumés à Saint Omer au cimetière des
Bruyères. Les corps des autres aviateurs reposent
chacun dans la ville de leur famille. Citation à l'ordre de
l'Armée Aérienne
"BALAS Antoine Louis Marie,
lieutenant du GB 1/25. Officier sorti de l'Ecole de l'Air
alliant aux plus grandes qualités militaires et
professionnelles une valeur morale exceptionnelle. A
toujours été pour ses camarades un exemple de
droiture et de discipline, pour l'équipage qu'il
commandait, un modèle de courage et d'audace. Le 8
août 1944, au cours d'une mission en territoire
occupé alors que son avion avait été
durement touché par la Flack ai-dessus des
côtes françaises et dans des conditions de vol
difficile, n'a pas hésité à continuer
sa mission en dépit d'une violente opposition de
l'artillerie anti-aérienne qui le prenant à
partie l'a finalement abattu. A de ce fait trouvé une
mort glorieuse avec son équipage dans
l'accomplissement de son devoir." Pour conserver le souvenir de cet
équipage, la commune de Lumbres a érigé
une stèle à l'emplacement même ou
l'avion s'est abattu, au lieu-dit Le Moulin Fatoux. Cette
stèle a été dévoilée le
1er septembre 1994, par Monsieur le Maire de Lumbres en
présence de deux des veuves des membres de
l'équipage, Mesdames BALAS et FLAMENT et des Anciens
de ces groupes.
Il serait souhaitable, dans le
cadre du Devoir de Mémoire, que son nom soit
gravé sur le Monument aux Morts de sa ville
natale. Marcols les Eaux, nuit du 3 au 4 novembre 1943,
un quadrimoteur Halifax du 138 squadron Royal Air Force
heurte le Rocher de Bourboulas, près du Col des
Quatre Vios, lors d'une mission de parachutage à la
Résistance. 7 morts inhumés au
cimetière de Marcols les Eaux et 1 survivant.
Saint
Vincent de Barrès, nuit du 24 au 25 juin 944, un
quadrimoteur Halifax du 624 squadron Royal Air Force est
abattu probablement par un chasseur de nuit allemand,
à proximité de la localité, lors d'une
mission de parachutage à la Résistance. 7
morts inhumés au cimetière militaire
britannique de Mazargues dans la banlieue de Marseille et un
huitième d'origine américaine au
cimetière militaire américain de Draguignan.
Gilhoc sur Ormèze, dans la soirée
du 25 juin 1944, un quadrimoteur Halifax du 624 squadron de
la Royal Air Force s'écrase au sol au lieu dit
'Tachay' sur la commune de Gilhoc sur Ormèze, lors
d'une mission de parachutage à la Résistance.
7 morts inhumés au cimetière protestant de
Lamastre. Saint
Julien Vocance/Vanosc, dans l'après-midi du 2
août 1944, un quadrimoteur B 24 Liberator de la 15
USAirForce, touché par les tirs antiaériens
allemands lors du bombardement d'un site pétrolier au
Pontet, près d'Avignon, s'écrase au sol
à proximité du hameau des Setoux sur la
commune de Riotord (Haute-Loire). Des 8 membres
d'équipage qui ont sauté en parachute aux
environs de Vanosc, un seul trouve la mort. Sources : documentation personnelle
de Monsieur Pierre BALAS, frère du Lieutenant Antoine
BALAS, Historique du Groupe 'Tunisie' , CRASHS SUR LE
PAS-DE-CALAIS. Auteur: HUGUES CHEVALIER) Remerciements : Madame Yveline
DAVID, rédactrice en Chef du journal "Ma Bastide", de
Messieurs Pierre BALAS, LADET Président de
l'Association "Mémoire-Ardèche", Gérard
MOURIER, historien de Vals les Bains. Photos : Site AEROSTELES, Site du
Groupe "TUNISIE". Contribution à la
Mémoire Aéronautique Un jeune aviateur ardèchois
dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale © Paul
MATHEVET 12/2011 e-mail
:mathevet.paul@orange.fr
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