Capitaine Robert BRACHET, un héros lyonnais de la Seconde Guerre mondiale

 

Robert BRACHET naquit le 21 juillet 1919 à Lyon. Il avait un frère aujourd'hui décédé, et deux soeurs qui ont recueilli les archives familiales et qui sont présentes à la cérémonie. Il fit ses études secondaires au Lycée Ampère, puis il entra au Lycée du Parc en classe préparatoire Normale Air, en 1936-1937, pour préparer en un an le concours de l'Ecole de l'Air, nouvellement créée. Il perdit son père, ingénieur, en avril 1937, mais il fut admis à l'Ecole de l'Air et en sortit en juin 1939 avec le grade de sous-lieutenant et les brevets de pilote et d'observateur.

Lorsque la guerre fut déclarée, le 3 septembre 1939, il poursuivit son instruction au camp militaire d'Avord, près de Bourges. Quand l'Allemagne déclencha son offensive avec ses avions et ses chars, le 10 mai 1940, il accomplit ses premières missions de guerre à partir d'appareils dépassés : des bombardements de nuit de positions occupées par les Allemands dans le Nord et en Picardie (23 mai-13 juin 1940).

Le jour même de l'armistice, le 22 juin 1940, il se replia en Afrique du Nord et, à Noël 1940, il arriva à Bamako, au Soudan (au Mali, aujourd'hui), où il fut maintenu en activité pour défendre l'Empire Colonial, mais où, en réalité, il continua de s'entraîner pour reprendre le combat, jusqu'à ce que les avions soient hors d'usage.

Ainsi fut réduit à l'inaction un homme de grande taille, au regard droit et aux mâchoires carrées, un lieutenant brillant, un excellent camarade à l'enthousiasme communicatif.

Cependant, les Anglo-Américains avaient débarqué au Maroc et en Algérie le 8 novembre 1942. L'Afrique du Nord et l'Afrique Occidentale Française étaient rentrées en guerre à leurs côtés. Le Groupe de bombardement 'Tunisie' avait été la première unité aérienne française à reprendre la lutte, de janvier à mai 1943. Il forma l'ossature du futur squadron 347 de la Royal Air Force, à Alger, en septembre 1943, où il fut rejoint par le lieutenant BRACHET. La RAF avait repoussé avec ses avions de chasse les attaques allemandes pendant la bataille d'Angleterre (juillet à octobre 1940), elle voulait emporter la victoire avec des bombardiers quadrimoteurs actionnés par seot hommes d'équipage.

Les officiers français expérimentés, comme BRACHET, recommencèrent en Grande-Bretagne leur instruction et leur entraînement, d'octobre 1943 à juin 1944, avec les méthodes anglaises. Celles-ci leur parurent répétitives, mais tous les aviateurs français, issus de milieux culturels différents, réussirent aux épreuves. Et chacun acquit les automatismes nécessaires pour accomplir sa mission et sauver sa vie, en abandonnant un avion tombé en mer et prendre place dans un canot pneumatique, un équipage disposait de cinquante secondes. L'exil des Français, leur logement dans des bâtiments en tôle furent rendus supportables par l'accueil de familles britanniques, l'opiniâtreté de la lutte menée en commun, l'exemple des femmes mobilisées en grand nombre.

Enfin, le Groupe 'Tunisie' devint opérationnel le 27 juin 1944, sur une base aérienne proche de York, où un bombardier Halifax est conservé aujourd'hui. A cette date, les Anglo-Américains bombardaient les usines d'armement et de production d'essence à partir de charbon de la Ruhr. Ils avaient débarqué en Normandie le 6 juin et les Allemands lançaient des bombes volantes V 1 sur Londres depuis le 12 juin. Le Lieutenant BRACHET fut engagé, dès le 27 juin, dans la destruction d'une rampe de lancement de V 1 proche de Dieppe. Son avion fut touché par la DCA, le 27 juillet,au-dessus de la Ruhr. Il participa au bombardement des troupes ennemies, près de Caen, le 7 août.

Quand les Alliés s'emparèrent par la voie de terre des bases de lancement de V 1 et de V 2, les missions changèrent. Le Capitaine BRACHET fit de longs raids pour détruire les aérodromes et les ports ennemis. Il transporta du carburant de York à Bruxelles pour les chars britanniques ( du 27 septembre au 2 octobre 1944) et il fut engagé dans le pilonnage redoublé de la Ruhr.

Imaginons une flotte de 1500 avions décollant à 17 heures de plusieurs bases anglaises, volant côte à côte, tous feux éteints, changeant de cap, de vitesse et d'altitude pour échapper à la chasse ennemie. Cinq flotilles de cent avions chacune font diversion en s'éloignant vers des objectifs secondaires. Mille avions volant à 400 km/h vers la Ruhr, défendue par 6000 canons de DCA installés sur 50 km de front et 30 km de profondeur. Des projecteurs au sol, des fusées éclairantes tirées par des chasseurs ennemis rendent vulnérables les bombardiers de 32 tonnes. Les nuages, les orages et le givre s'ajoutent aux difficultés rencontrées.

Les aviateurs portent un masque à oxygène. L'air glacial, 40° en dessous de zéro, les engourdit pendant les six heures de vol. Le bombardier voit le sol à travers sa trappe de visée et signale des points de repère au navigateur. Celui-ci dans un local fermé, indique la route à suivre. Le pilote maintient son appareil dans le flot des avions. Le mitrailleur supérieur et le mitrailleur arrière identifient les avions proches. A partir de novembre 1944, des chasseurs à réaction allemands attaquent par en-dessous. Le mécanicien contrôle la marche des moteurs et change périodiquement de réservoir d'essence. Le radio capte les messages du chef d'opérations.

Quelques minutes avant l'attaque, les bombardiers larguent des lamelles de papier métallisé qui font apparaître des tâches multiples sur les écrans de détection allemands. Des avions de reconnaissance signalent l'objectif avec des feux pyrotechniques. Les bombardiers, répartis en trois vagues,larguent leurs six tonnes de bombes ; l'avion, allégé, fait un bond de plusieurs centaines de pieds, mais garde son cap jusqu'à ce que la photo de l'impact soit prise.

Le retour est le plus dangereux, car la chasse ennemie a rattrapé les bombardiers et les suit jusqu'à la côte anglaise. Les avions britanniques restent serrés dans un couloir protégé par le jet de languettes métalliques. C'est ainsi que dans la nuit du 13 janvier 1945, au retour d'une longue mission sur Sarrebruck, l'avion du Capitaine BRACHET fut rattrapé et heurté par un autre. Le mitrailleur arrière fut tué sur le coup, BRACHET, Commandant d'avion, aida à sauter le bombardier et le radio qui avait malencontreusement ouvert son parachute dans l'avion. Le mitrailleur supérieur et le mécanicien s'extrairent également de l'avion en perdition. BRACHET décida de rester avec son pilote, qui devait réglementairement sauter le dernier. Tous deux s'écrasèrent dans la campagne enneigée, proche de Saint Clair sur Epte, à la limite de l'Ile de la France et de la Normandie.

Le Capitaine BRACHET a participé à une épopée où trente avions à la cocarde française étaient mêlés à 1500 aux couleurs britanniques. Son sacrifice a été admiré par le Général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire de la République française. Dans le Groupe 'Tunisie', 48 % des aviateurs présents depuis le 27 juin 1944 ont été tués en dix mois. Ils ont mené un combat patriotique et une lutte pour la liberté de l'Europe. Ils ont préservé l'honneur militaire mis en péril par les guerres modernes.

Allocution de Monsieur Michel BRUNET, lors de la Cérémonie du Souvenir du 10 novembre 2009, au Lycée du Parc à Lyon. Le nom de BRACHET figure sur la plaque où sont nommés les anciens élèves " Morts pour la France ".

  HOMMAGE AU CAPITAINE BRACHET

 

Paysan de France, cette explosion qui vient de te faire sursauter et qui t'inquiète, cette gigantesque flamme qui jaillit là-bas derrière la colline, ce sont des Français, exilés depuis longtemps, qui touchent le sol natal: ceux dont quelque fois tu entends dire " IL PARAIT QU'IL Y A DES FRANCAIS QUI SE BATTENT EN ANGLETERRE. " La campagne du Beauvaisie a revêtu son manteau blanc le plus pur pour reçevoir les plus dignes de ses enfants... et lentement, la nuit se remplit de flocons neigeux qui, seuls, recouvriront ce soir les restes des héros. Capitaine BRACHET... exemple magnifique pour ceux qui n'ont pas tout donné... votre nom restera le symbole du parfait Commandant d'avion, du plus beau caractère qui honore les GROUPES LOURDS et dont les promotions futures conserveront pieusement et respectueusement la mémoire.

Janvier 1945- Commandant WRRIER. - (source: LE GROUPE DE BOMBARDEMENT TUNISIE.)

Une masse sombre qui grandit dans la nuit, qui se rapproche trop vite, que l'on voit trop tard, que l'on ne peut éviter. Une violente secousse qui fait trembler l'avion de toutes parts suivie d'un fracas épouvantable que les ténèbres amplifient. Les flammes qui jaillissent des moteurs et viennent lécher le longeron principal d'une aile qui, en moins d'une minute, aura fondu et se sera détaché. Un ordre qui fuse dans l'interphone: Sautez, sautez, sautez..." Un pilote qui se débat jusqu'à l'extrème limite de ses forces pour permettre au reste de l'équipage d'évacuer en parachute, qui sait qu'il restera prisonnier dans son habitacle et qu'il périra... Des mains qui, dans le noir, saississent des parachutes et accrochent les mousquetons aux aspérités du fuselage, la trappe qui s'ouvre, une impulsion des genoux et des jambes qui vous propulse dans le vide, l'air glacé qui vous cingle la figure et la brusque tension des sangles du parachute quand il se déploie, puis la lente descente vers le sol. L'avion qui pique inexorablement vers le sol et s'écrase dans un immense panache de flammes rougeâtres et de fumées noires. Des camarades qui restent prisonniers du brasier: c'est cela la collision. Et pour le Capitaine BRACHET sur le siège juste à coté de la trappe avant et qui pourrait sauter le premier, mais qui ne veut pas le faire parce que, comme dans la marine, le Commandant doit évacuer le dernier, la collision, c'est un équipage qu'il faut aider de toutes ces forces. Quand il se retrouve seul avec le pilote, il monte dans l'habitacle pour tenter de le dégager. Hélas! l'avion pique de plus en plus vite vers le sol et termine sa course dans une explosion dans laquelle périssent :

- le Capitaine BRACHET, navigateur,

- l'Adjudant JOUZIER, pilote,

l- e Sergent-Chef MALTERRE, mitrailleur-arrière.

Pour BRACHET , la collision c'est le sacrifice et le don de sa personne.

Pour BRACHET, la collision, c'est tout cela et c'est pire encore.

(source: NUITS DE FEU SUR L'ALLEMAGNE. Louis BOURGAIN.)

Stèle érigée dans un champ à la mémoire de l'équipage du Cpt. BRACHET sur le lieu du crash, après la collision (PARNES dans l'Oise).

Je voudrais remercier les personnes qui ont fleuri la stèle en 2010 pour le souvenir.

Situation: Environ 8 à 9 kms dans le sud-ouest de Gisors. Description: Petite stèle en béton (dction de Rouen) prendre à 7 kms à droite la direction de PARNES. Passez devant l'église de PARNES et continuer jusqu'au Monument aux Morts de la Commune. A gauche du monument prendre la D157 pendant 300/350 mètres environ dépasser une ferme, puis un hangar métallique et prendre immédiatement à gauche un chemin vicinal en direction de BOURY-en-VEXIN(attention absence de signalisation) Après un parcours de 1800/1900 mètres sur ce chemin vicinal la stèle est élevée à gauche de la route. (chemin vicinal en mauvais état en fin de parcours).

 

 13/14.01.1945 - Objectif: SARREBRUCK.

Nombre d'avions engagés par chaque groupe:

"GUYENNE" 15 avions.

"TUNISIE" 13 avions.

Total des avions engagés dans la mission: 274 avions.

Nombre de Français tués dans la mission: 3 tués.

Au retour de mission le HALIFAX du lieutenant BRACHET entre en collision avec un quadrimoteurs anglais dans la région de GISORS. Le sergent-chef MALTERRE est tué sur le coup. L'adjudant JOUZIER qui a remplacé le lieutenant GEORGEON pour raison de santé et le lieutenant BRACHET s'écrasent avec l'appareil. Les autres membres d'équipages sautent en parachute et sont sains et saufs. BRACHET aurait très bien pu sauter, il a préféré aider le pilote tandis que le mécanicien évacuait. Le Sous-Lieutenant GEORGEON, plus vieux que lui et plus ancien dans le métier, et son bombardier, le Lieutenant HABEZ, timide et effacé, ils faisaient un team solide et cohérent; leur bonne entente se répercutait sur les autres membres de leurs équipage qui vouaient à leur patron une vénération presque mystique, en raison de sa haute conscience professionnelle dont il avaient eu maintes fois l'occasion de constater les heureux effets. Toutefois, vers la fin de l'année 1944, GEORGEON avait commencé à ressentir une certaine fatigue et il avait fallu toute la ferme autorité de BRACHET pour qu'il consentit à se faire remplacer après une bonne dizaine de missions; le nouveau pilote, l'Adjudant JOUZIER, s'était de suite intégré à l'équipe animée par BRACHET et, en deux ou trois vols d'opération, le tandem "pilote-navigateur-bombardier" était reconstitué.

(source:LES FOUDRES DU CIEL. du GENERAL NOIROT.)

 

LA COLLISION DU CAPITAINE BRACHET PAR LE SERGENT MEMIN SON MITRAILLEUR-SUPERIEUR

HALIFAX III - N° MZ 465

Collision - 13/14.01.1945.

(source: NUITS DE FEU SUR L'ALLEMAGNE: LOUIS BOURGAIN)

Dans la nuit du 13 janvier 1945, vers 20 h 30, à 6000 pieds, nous étions sur le chemin duretour après avoir bombardé SARREBRUCK, notre vingt-cinquième mission. La nuit était obscure et la visibilité réduite; le sol de France disparaissait sous la neige. De temps en temps, je tournais ma tourelle. Je venais d'apercevoir, non loin de notre avion, un flare rouge, utilisé par les Allemands pour baliser les streams. Alors que je surveillais la partie arrière, je vis, surgissant de la nuit, vos deux moteurs droits, et aussitôt, un grand choc.

Je crie dans l'interphone; avion à droite. BRACHET répond: - qu'est-ce qu'il y a ? Notre appareil complètement déséquilibré était devenu incontrôlable. J'imagine les efforts désespérés du pilote pour le maintenir en ligne de vol. Je craignais à tout instant qu'il ne passât sur le dos. Je saisis mon parachute, que j'accrochai à un seul mousqueton de mon harnais. Impossible d'enclencher le deuxième. Ralenti par l'obscurité et les terribles secousses de l'avion, je mis un bon moment à atteindre la porte arrière, me cramponnant à tout ce qui pouvait aider ma progression. Lorsque j'arrivai à la trappe, il me fut impossible d'en saisir la poignée d'ouverture. Une mission au coeur de l'Allemagne, prévue la veille, avait été annulée, mais tous les paquets de WINDOWS étaient restés entassés à l'intérieur le long du fuselage et face à la trappe. Au moment du choc, tous ces paquets tombèrent pêle-mêle, bloquant la trappe. A tâtons, je dus les enlever précipitamment en les jetant vers l'arrière. A ce moment arriva le mécanicien; il m'éclaira de sa lampe-torche et je pus enclencher le deuxième mousqueton de mon parachute, ouvrir la porte et sauter, suivi par le mécanicien. C'est alors que je me rendis compte que nous étions très bas, et presque aussitôt je vis le HALIFAX exploser au sol. Ma descente fut violemment stoppée par un arbre sur lequel s'emmêla mon parachute. J'étais dans le village de GUERNY, prés de GISORS, dans le département de l'EURE, juste en face de la maison du maire, qui m'hébergea pour la nuit. Quelques heures plus tard, le mécanicien qui lui, s'était emmêlé avec son parachute dans une ligne électrique, vint me rejoindre, accompagné des gens du village que l'explosion de l'avion avait alertés. Ils me demanda de rester sur place, pendant qu'accompagné des gendarmes, il irait à la recherche de nos camarades. Dans le courant de la nuit, le Lieutenant HABEZ fut retrouvé, il s'était brisé la cheville en se posant sur la voie ferrée; s'aidant d'un bâton, il avait pu atteindre une maison à proximité de son point de chute. Puis le Sergent RIGADE fut retrouvé à son tour, sérieusement blessé au cou par les suspentes de son parachute Alors qu'il était encore dans l'avion, le bombardier lui passa son parachute, mais au cours de cette manipulation faite dans l'obscurité et la précipitation, le parachute s'ouvrit. Le violent courant d'air qui s'engouffrait par la trappe d'évacuation, fit que tout le parachute se déploya et s'accrocha dans la cabine. L'arrachant aux aspérités qui le retenaient, il en fit une boule qu'il maintint contre sa poitrine et ainsi, tenta de sauter. La pression de l'air à travers la trappe était si forte qu'il ne put y parvenir. C'est alors qu'il imagina de faire passer d'abord le parachute en le poussant de la main. Il fut brutalement arraché à l'avion, et se retrouva suspendu à son parachute. Fort heureusement, le Sergent RIGADE était de taille moyenne, ce qui favorisa son passage à travers la trappe. Je le vis le lendemain matin, alors qu'on le transportait à l'hôpital de GISORS, en compagnie du Lieutenant HABEZ. Le Sergent RIGADE était particulièrement mal en point avec une très mauvaise blessure au cou. Le 14 janvier, les gens du village découvrirent dans la neige les restes très mutilés du navigateur et du bombardier de l'avion anglais rencontré.

Les faits qui suivent me furent rapportés le lendemain par le mécanicien.

"A cette occasion le Capitaine BRACHET fit preuve d'un grand sang-froid et d'un courage exceptionnel. Negligeant l'issue de secours qui lui eût laissé la vie sauve, il se porta spontanément auprès du pilote afin de l'aider à se dégager de son siège et lui faciliter l'évacuation. Malheureusement, l'altitude trop faible au moment de la collision, ainsi que la vitesse de chute de l'avion, ne leur permirent pas d'évacuer à temps."

Le Capitaine BRACHET, l'Adjudant JOUZIER, le Sergent-Chef MALTERRE furent retrouvés à leur poste dans l'avion désintégré.

(Recit du Sergent: MEMIN mitrailleur-supérieur)
Capitaine Robert BRACHET, parrain de la Promotion 1948 de l'Ecole de l'Air
Source : Historique des Groupes Lourds

Contribution à la Mémoire Aéronautique
Groupement Antoine de Saint Exupéry
Les Vieilles Tiges

Cap. Robert BRACHET, un Héros lyonnais de la Seconde Guerre mondiale © Paul MATHEVET 07/2011

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