François DURAFOUR, un franco-suisse, pionnier de l'aviation.

 
Durafour François, né le 27 novembre 1888 à Genève (Suisse).

Après des études de mécanique à Genève, il devient, en 1910, mécanicien à l'école de pilotage de Bétheny, près de Reims. En 1910, il est breveté pilote en France, permis qui sera homologué en Suisse avec le n° 3. De retour en Suisse, il crée un champ d'aviation à Collex-Bossy à Genève. En 1912, c'est le départ pour les Amériques avec un premier vol au Guatemala et une première traversée de l'Amérique centrale. Il fait également des vols de démonstration dans la région de New York. Au début de la Première Guerre mondiale, il est rappelé en Suisse pour former avec neuf autres pilotes de l'armée, la Troupe d'aviation suisse. En 1915, il obtient un congé militaire  et part s'engager dans l'armée française, tout d'abord comme pilote d'essais, puis comme pilote d'observation.

François Durafour

A la fin de la guerre, après avoir passé son brevet de pilote commercial de transport, il s'engage dans l'aviation civile. Le 30 septembre 1921, c'est l'exploit avec l'atterrissage sur le Dôme du Goûter, dans le Massif du Mont Blanc. De 1923 à1932, François DURAFOUR abandonne l'aviation, et en 1939 il se fait naturaliser français. Membre du Groupement Antoine de Saint Exupéry des Vieilles Tiges sous le n° 53 en date du 11 juin 1948, François DURAFOUR décède à Genève, le 15 mars 1967.



Extraits de l'ouvrage «François DURAFOUR – Ma vie d'Aventures» par Jean-Claude CAILLIEZ

«A la fin de 1913, je me fixai à Lyon où je fis les essais du moteur lyonnais Burlat, sur lequel on fondait de gros espoirs (principalement en bourse). Ayant monté à Ambérieu en Bugey ce moteur sur mon ancien Dufaux, je constatai lors des essais que ce dernier était complètement déséquilibré. Il piquait de l'avant et après un premier décollage j'eus toutes les peines à atterrir sans dommage. D'autre part je devais survoler Lyon le lendemain. Aussi le temps me faisait défaut pour une mise au point sérieuse et en outre, pour le déplacement du moteur je pris  une rapide décision; un pieu de Bessonneau (nom du fabricant des hangars en toile abritant les avions) fixé à l'arrière de l'avion compenserait l'excès de poids à l'avant. Le résultat fur merveilleux. Donc départ pour Lyon, survoler la Bourse de cette ville, car j'étais non plus simple aviateur, mais presque financier, puisque ma rétribution consistait en une remise d'actions. Naturellement, de suite atterri, on me conduisait à la Bourse où des gens intéressés au moteur Burlat signalaient ma présence :Tenez, voilà le pilote qui vient de survoler la ville avec le dit moteur. Et je passai aux questions-réponses : Comment a marché votre moteur ? En êtes-vous satisfait ? Régulièrement je n'avais pas à me plaindre, à part l'huile mélangée  de benzol qu'il m'envoyait dans la figure et qui me brûlait la peau et les yeux, me donnait à l'atterrissage la vrai teinte d'un Indien Sioux. Aussi, je ne pouvais que donner de bons renseignements, la valeur des actions augmentait dans de fortes proportions et il ne me restait plus qu'à toucher la différence.

            «Mardi à 4h 15 arrivait sur Lyon un biplan volant à très grande vitesse. C'était Durafour, le hardi pilote. Détenteur de plusieurs records, Durafour est un mécanicien spécialiste en même temps qu'un pilote merveilleux. Il n'hésite pas à essayer un moteur nouveau, certain qu'il est d'en rester maître. Le moteur qu'il essayait mardi est de fabrication lyonnaise; à ce point de vue nous devons être heureux de son succès. Mercredi une foule nombreuse s'était rendue à l'aérodrome de Bron pour voir repartir Durafour, à 4h 35, il quitta le champ d'aviation en décrivant des virages impressionnants et piquait sur Ambérieu où il arrivait à 5h 15 après avoir survolé la ville. Durafour a l'intention, paraît-il, d'effectuer plusieurs randonnées dans la région lyonnaise.

            «Au début de 1914, j'accomplis sur Deperdussin le premier voyage Lyon-Saint Etienne; je procédai dans cette dernière ville à l'essai d'un stabilisateur automatique de l'avion, de type Brido, que je présentai au concours de sécurité de Paris en juin 1914.»

Avec l'amicale collaboration de Monsieur Jean-Claude CAILLIEZ
Commission Mémoire Aéronautique
Groupement Antoine de Saint Exupéry             
Les Vieilles Tiges François DURAFOUR, un franco-suisse, pionnier de l'Aviation  ©  Paul Mathevet   10/2012
 
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