Joseph FRANTZ : fondateur de l'association Les Vieilles Tiges.
Joseph
Frantz est né le 7 août 1890 à Beaujeu (Rhône)
dans la maison familiale située actuellement au 99
rue de la République. Ses parents y
exploitaient une petite épicerie café.
Ses
parents accompagnés de leurs trois enfants quittent
Beaujeu pour la région parisienne afin de trouver un
travail plus rénumérateur. Joseph Frantz est
recueilli par un parent qui possède une
confiserie à Romaiville. Passionné de mécanique, il
est chargé de l'entretien des machines. A ses
moments de loisirs, il rend de menus services sur le
terrain d'Issy les Moulineaux en tenant les
appareils avant le décollage.
Après avoir été moniteur à Chartres, il est engagé par la maison Savary. Puis participe à de nombreux meetings de propagande entre mai et juillet 1911 à Périgueux, Ussel, Gaillac, etc...Au premier concours d'avions militaires, à Reims, en octobre et novembre 1911, sur avion Savary, il se classe huitième sur 34 pilotes participants et réalise le 17 novembre 1911, le premier record du monde de durée avec deux et trois passagers.
En
avril 1912, il passe son brevet militaire sous le
numéro 170 en effectuant les 300 kilomètres en
trois étapes de 100 kilomètres
(Chartes-Orléans et retour sur trois jours
consécutifs). Il effectue son service militaire à
Etampes au 151ème Régiment d'Infanterie. En 1913,
au cours d'une permission, le 8 mars, il
réalise le record du monde d'altitude avec trois
et quatre passagers et le record de durée avec
huit passagers sur biplan Savary. La maison Savary
ayant cessé toute activité peu avant la guerre,
Frantz devint pilote d'essai chez Voisin. Son ami
Quenault, mécanicien chez Savary, le suivait dans
tous ses déplacements.
Il
est mobilisé le 2 août 1914 et effectue des
missions de reconnaissance profonde qui
valent au sergent Frantz de recevoir en
septembre 1914 la Médaille Militaire.
![]() « Le 5 octobre 1914, le sergent Frantz, pilote du Voisin III n°89, son mécanicien et mitrailleur le caporal Louis Quenault, décollent du terrain de Lhéry, près de Fismes (Marne) où stationne leur escadrille V 24, pour une mission de bombardement au-dessus du fort de Brimont. Ils emportent six obus modifiés de 90 mm fixés dur les flancs du fuselage de leur biplan. Ces bombes sont lâchées à la main au jugé à la verticale des troupes allemandes qui leur ont été signalées. C'est sur le chemin du retour que le pilote remarque à un kilomètre devant lui du côté de Châlons sur Vesle qu'il décide d'identifier. Il s'en approche sans se faire remarquer et comprend qu'il s'agit d'un Aviatik ennemi de reconnaissance. Frantz et Quenault décident d'intercepter l'appareil allemand. Dans le ciel de Jontchery sur Vesle et de Muizon s'engage un combat aérien dont l'un des témoins n'est autre que le Général Franchet d'Esperey, commandant de la 5ème armée. L'Aviatik est piloté par le sergent Wilhelm Schlichting et son observateur est le lieutenant Fritz von Zangen. Quenault dispose comme armement d'un fusil-mitrailleur Horchkiss de 8 mm. Il tire plusieurs courtes rafales puis économise ses munitions en tirant au coup par coup. Après quarante-sept cartouches, l'arme ne fonctionne plus. Quenault enrage et commence à démonter la culasse lorsque soudain l'Aviatik devient fou. Frantz l'évite mais l'appareil ennemi bascule sur le dos puis file vers le sol où il s'écrase et prend feu sur des terres boisées et marécageuses entre Muizon et Jonchery. Les Françiais se posent un peu plus loin dans une pâture et se rendent sur les lieux du crash. Ils y sont rejoints par le Général Franchet d'Esperey qui déclare aux deux aviateurs : 'Bravo mes enfants. Au nom de la France, je vous félicite. Vous aurez tous deux la Médaille Militaire'. Le sergent Frantz explique au Général qu'il en est déjà titulaire. 'Alors ce sera la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur' répond le Général Franchet d'Esperey.» Source : Extrait de l'Union Ardennais
Le
sergent
Joseph Frantz reçoit à l'âge de 24 ans, la Croix
de Chevalier de la Légion d'Honneur. Il est
également l'un des premiers à voler sur un
avion-canon, avec lequel il abattit un Drache.
Sur
l'ordre
du Commandement Militaire, en 1915, Joseph Frantz
met ensuite ses qualités de pilote d'essais au
service de la firme Voisin. Entre 1915 et 1918, il met au point et
fait voler à Issy les Moulineaux douze prototypes
dont le biplan quadrimoteur Voisin (4 moteurs de
1800 cv) conçu et réalisé par Gabriel Voisin en un
temps record de 35 jours.
Au
lendemain
de la guerre, il créé un petit atelier artisanal de
révision de moteurs d'avions.
C'est
en 1922, qu'avec ses amis Léon Bathiat, Jean-Claude
Bernard, Sadi Lecointe et Paul Schneider qu'il fonde
la grande oeuvre de sa vie : l'Association des
Vieilles Tiges.
Il
poursuit sa carrière d'industriel en fondant à
Billancourt une usine de chromage et de nickelage,
la Société 'L'Electrolyse Joseph Frantz',
établissement familial d'importance de traitement
des métaux à destination de l'industrie
aéronautique et automobile. Entre les deux
guerres, il poursuit de nombreuses périodes
militaires dans l'aviation. En 1939, Joseph Frantz
est mobilisé avec le grade de capitaine et
commande le Groupe de transport 33/106 formé à
Bordeaux et déployé à Marcenay (Côte d'Or) à la
disposition du G.Q.G Air.
![]() Succédant
à Léon Bathiat, Joseph Frantz accède à la
Présidence des Vieilles Tiges en 1962. En 1964, il
créé la revue 'Pionniers' consacrée à la mémoire
de l'aviation et à faire connaître la vie de
l'Association. En 1967, il créé la Médaille d'Or
des Vieilles Tiges, puis la Médaille des 50 ans de
brevet de pilote. C'est ainsi qu'il resserre les
liens entre le Comité Directeur des Vieilles Tiges
et les Sections Régionales en se déplaçant au
poste de pilotage de son Jodel 'Mascaret',
immatriculé F-BLDO qu'il pilote encore avec
brio à l'âge de 83 ans. Sur le plan international,
il établit des liens avec les aviateurs alliés et
allemands.
Commandeur
de la Légion d'Honneur, Médaille militaire, Croix
de Guerre 1914/18, Médaille de Verdun, Médaille
d'Or de l'Aéronautique et 'Compagnon du
Beaujolais', avec 8000 heures de vol, 62 ans de
services aéronautiques ininterrompus,
soixante-deux ans de pratique du pilotage, Joseph
Frantz décède, le 12 septembre 1979 dans sa
quatre-vingt-dixième année, à son domicile
parisien. Ses obsèques se déroulèrent à l'église
Saint Louis des Invalides le 15 septembre 1979.
Beaujeu
manifeste sa reconnaissance en inaugurant une
plaque commémorative sur la façade de sa maison
natale, au bas de la montée des Etoux, le 25
octobre 1980. Son nom a été donné à une rue de
Boulogne-Billancourt et à La Ferté-Allais.
![]()
Sources : Revue 'PIONNIERS' des Vieilles Tiges, Légion d'Honneur en Beaujolais, Fan d'Avions
Contribution à la Mémoire Aéronautique Groupement Antoine de Saint Exupéry Les Vieilles Tiges Joseph
FRANTZ : Fondateur de l'Association LES VIEILLES
TIGES ©
Paul MATHEVET 01/2013
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