HOMMAGE A JOSEPH
FRANTZ ![]() Beaujeu manifeste sa reconnaissance en inaugurant une plaque commémorative sur la façade de sa maison natale, au bas de la montée des Etoux, le 25 octobre 1980.
Ses parents accompagnés
de leurs trois enfants quittent Beaujeu pour la région parisienne afin de
trouver un travail plus rémunérateur. Joseph Frantz est recueilli par un
parent qui possède une confiserie à
Romaiville. Passionné de mécanique, il est chargé de l'entretien des machines.
A ses moments de loisirs, il rend de menus services sur le terrain d'Issy les
Moulineaux en tenant les appareils avant le décollage. Ayant appris que la firme Pischof et Köchlin recherchait un
apprenti, il se présente à Juvisy où il est engagé. Joseph Frantz apprend à
piloter en 1910, il est breveté pilote sur avion Pischof et Köchlin le 10
janvier 1911 et homologué le 3 février 1911 sous le numéro 363. Après avoir été moniteur à Chartres, il est engagé par la
maison Savary. Puis participe à de nombreux meetings de propagande entre mai et
juillet 1911 à Périgueux, Ussel, Gaillac, etc...Au premier concours d'avions
militaires, à Reims, en octobre et novembre 1911, sur avion Savary, il se
classe huitième sur 34 pilotes participants et réalise le 17 novembre 1911, le
premier record du monde de durée avec deux et trois passagers. En avril 1912, il passe son brevet militaire sous le numéro 170
en effectuant les 300 kilomètres en trois étapes de 100 kilomètres (Chartes-Orléans et retour sur trois jours
consécutifs). Il effectue son service militaire à Etampes au 151ème Régiment
d'Infanterie. En 1913, au cours d'une permission, le 8 mars, il réalise le record du monde d'altitude
avec trois et quatre passagers et le record de durée avec huit passagers sur
biplan Savary. La maison Savary ayant cessé toute activité peu avant la guerre,
Frantz devint pilote d'essai chez Voisin. Son ami Quenault, mécanicien chez
Savary, le suivait dans tous ses déplacements. Il est mobilisé le 2 août 1914 à l'escadrille de reconnaissance V 24, et effectue des missions de reconnaissance profonde qui valent au sergent Frantz de recevoir en septembre 1914 la Médaille Militaire. « Le 5 octobre 1914, le sergent Frantz, pilote du Voisin III n°89, son mécanicien et mitrailleur le caporal Louis Quenault, décollent du terrain de Lhéry, près de Fismes (Marne) où stationne leur escadrille V 24, pour une mission de bombardement au-dessus du fort de Brimont. Ils emportent six obus modifiés de 90 mm fixés dur les flancs du fuselage de leur biplan. Ces bombes sont lâchées à la main au jugé à la verticale des troupes allemandes qui leur ont été signalées. C'est sur le chemin du retour que le pilote remarque à un kilomètre devant lui du côté de Châlons sur Vesle qu'il décide d'identifier. Il s'en approche sans se faire remarquer et comprend qu'il s'agit d'un Aviatik ennemi de reconnaissance. Frantz et Quenault décident d'intercepter l'appareil allemand. Dans le ciel de Jontchery sur Vesle et de Muizon s'engage un combat aérien dont l'un des témoins n'est autre que le Général Franchet d'Esperey, commandant de la 5ème armée.![]() Source : Extrait de l'Union Ardennais Le sergent Joseph Frantz
reçoit à l'âge de 24 ans, la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. Il est
également l'un des premiers à voler sur un avion-canon, avec lequel il abattit
un Drachen. Sur l'ordre du Commandement Militaire, en 1915, Joseph Frantz
met ensuite ses qualités de pilote d'essais au service de la firme Voisin.
Entre 1915 et 1918, il met au point et
fait voler à Issy les Moulineaux douze prototypes dont le biplan quadrimoteur
Voisin (4 moteurs de 1800 cv) conçu et réalisé par Gabriel Voisin en un temps
record de 35 jours. Au lendemain de la guerre, il créé à Boulogne-Billancourt un
petit atelier artisanal de révision de moteurs d'avions.
Son nom a été donné à une rue de Boulogne-Billancourt. C'est en 1922, qu'avec ses amis Léon Bathiat, Jean-Claude Bernard, Sadi Lecointe et Paul Schneider qu'il fonde la grande oeuvre de sa vie : l'Association des Vieilles Tiges.
En 1924, il poursuit sa carrière d'industriel en fondant à
Billancourt une usine de chromage et de nickelage, la Société 'L'Electrolyse
Joseph Frantz', établissement familial d'importance de traitement des métaux à
destination de l'industrie aéronautique et automobile. Cette activité sera
pérennisé par ses deux fils. Entre les deux guerres, il poursuit de nombreuses périodes
militaires dans l'aviation. En 1939, Joseph Frantz est mobilisé avec le grade
de capitaine et commande le Groupe de transport 33/106 formé à Bordeaux et
déployé à Marcenay (Côte d'Or) à la disposition du G.Q.G Air. Succédant à Léon Bathiat, Joseph Frantz accède à la Présidence
des Vieilles Tiges en 1962. En 1964, il créé la revue 'Pionniers' consacrée à
la mémoire de l'aviation et à faire connaître la vie de l'Association. En 1967,
il créé la Médaille d'Or des Vieilles Tiges, puis la Médaille des 50 ans de
brevet de pilote. C'est ainsi qu'il resserre les liens entre le Comité
Directeur des Vieilles Tiges et les Sections Régionales en se déplaçant au
poste de pilotage de son Jodel 'Mascaret', immatriculé F-BLDO qu'il pilote encore avec brio à l'âge
de 83 ans. Sur le plan international, il établit des liens avec les aviateurs
alliés et allemands. Commandeur de la Légion d'Honneur, Médaille militaire, Croix de
Guerre 1914/18, Médaille de Verdun, Médaille d'Or de l'Aéronautique et
'Compagnon du Beaujolais', avec 8000 heures de vol, 62 ans de services
aéronautiques ininterrompus, soixante-deux ans de pratique du pilotage, Joseph
Frantz décède, le 12 septembre 1979
dans sa quatre-vingt-dixième année, à son domicile parisien. Ses obsèques se
déroulèrent à l'église Saint Louis des Invalides le 15 septembre 1979. Il est
inhumé au cimetière de Montparnasse. ![]()
Sources : Revue 'PIONNIERS' des Vieilles Tiges, Légion d'Honneur
en Beaujolais, Fan d'Avions
Commission Mémoire aéronautique Groupement Antoine de Saint Exupéry Les Vieilles Tiges Hommage à Joseph Frantz (C) Paul Mathevet 01/2014 |