Roland de la Poype
 

    Roland de la POYPE, héros du Normandie-Niemen, et ses attaches en Dauphiné

    Comte Roland Paulze d’Ivoy de la Poype est né, le 28 juillet 1920, aux Pradeaux dans le Puy de Dôme.

    Après ses études au Lycée de Clermont-Ferrand, il est pensionnaire chez les Jésuites au Mans. Passionné par l’aviation, il suit les cours de l’Aviation populaire et s’engage pour la durée de la guerre, le 5 décembre 1939, au Bataillon de l’Air 131 du Mans. Elève-pilote à l’Ecole élémentaire de pilotage d’Angers, il est promu caporal et breveté pilote en février 1940. Pilote à l’Ecole principale d’Aviation d’Etampes, il entend l’Appel du 18 juin 1940, et avec ses camarades il rejoint Saint Jean de Luz et s’embarque clandestinement sur un bateau polonais à destination de l’Angleterre.


    A son arrivée, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres et sera promu sergent, le 1er août 1940. Il participe, en qualité de mitrailleur, aux expéditions de Dakar et du Gabon. De retour en Grande-Bretagne, en novembre 1940, Roland de la Poype suit les cours de l’Operational Training Unit  de Llandow au Pays de Galles avant d’être affecté en Février 1942 au Squadron 602, au sud de Londres où il prend part à une soixantaine de missions d’escorte de bombardiers. En mars 1942, il est promu aspirant, et obtient sa première victoire aérienne en abattant  un Messerschmitt 109, le 22 août.

    Il se porte volontaire pour rejoindre le Groupe de chasse ‘Normandie’ qui se constitue au Moyen-Orient avant de partir pour la Russie. Via l’Afrique noire, l’Egypte et l’Iran, il arrive en Russie en novembre 1942. Sous-lieutenant, pilote chef de patrouille sur Yak, Roland de la Poype est nommé commandant en second de la 1ère escadrille du Groupe de chasse n°3 ‘Normandie’, en octobre 1943. Promu lieutenant, en décembre 1943, en 18 mois de combat, il abat 17 appareils ennemis, dont quatre dans la journée du 16 octobre 1944. Le Lieutenant de la Poype  est fait Héros de l'Union Soviétique, le 9 décembre 1944, distinction attribuée à 11200 combattants dont seulement 4 Français, et se voit décerner l'Ordre de Lénine avec étoile d'argent. Il est fait Compagnon de la Libération par le Général de Gaulle en personne. Il reçoit le commandement le la 1ère escadrille, début 1945, avec le grade de capitaine. Son unité est de retour en France, le 20 juin 1945. Il est alors titulaire de 10 citations à l’ordre de l’armée aérienne et de 2 citations à l’ordre  de l’aviation de chasse et totalise 1200 heures de vol. Roland de la Poype est affecté au 2ème Bureau de l’Etat-Major de l’Armée de l’Air en mars 1946, mais il quitte l’armée en 1947.

    Le commandant de réserve Roland de la Poype, redevenu civil exerce alors plusieurs fonctions : il s'investit dans l'achat de domaines (propriétaire de fermes modèles, éleveur, propriétaire d’un golf, qu’il a créé en 1989, près d’Angers) et industriel en développant la Société d’Etudes et d’Applications du Plastique (en 1952,  inventeur du berlingot de shampoing Dop pour le Groupe L’Oréal,  en 1967,  inventeur de la carrosserie de la Citroën Méhari qui sera vendue à 140000 exemplaires), fondateur du Marineland d’Antibes en 1970. Il prend sa retraite en 1985 et reste propriétaire du Marineland jusqu’en 2006.

    Roland de la Poype est maire de Champigné  (Maine et Loire) de 1955 à 1971,   membre actif  et grande médaille d’Or de l’Aéro-club de France, citoyen d’honneur de la ville de Crémieu.

    Marié à deux reprises et  père de cinq enfants. En 1996, lors de son mariage à Trept (Isère) avec Marie-Noëlle, une jolie belge bien plus jeune que lui, Roland, faute d’alliances, a passé un élastique au doigt de  sa nouvelle épouse (tout le village en parle encore).

    Roland de la Poype est décédé, le 23 octobre 2012, à Saint Tropez dans le Var. Ses obsèques ont eu lieu, le 30 octobre, en la cathédrale Saint Louis des Invalides, en présence d’une délégation de l‘Armée de l’Air, des Chœurs de l’Armée rouge, et de ses anciens compagnons d’arme. Max Armanet a prononcé l’éloge funèbre du disparu. Les honneurs militaires, présidés par le Colonel Fred Moore, chancelier de l’Ordre de la Libération, ont été rendus par un détachement de la base aérienne 123 d’Orléans et en présence d’une délégation du Régiment de chasse 2/30 Normande-Niemen. Roland de la Poype sera incinéré dans l’intimité au crématorium du Mont Valérien à Suresnes (Hauts de Seine).  Le 31 octobre, en présence des membres de la famille et des amis de Roland de la Poype, Roger Parent,  Président de l’association de la chapelle, a organisé un dernier adieu  à Roland, lors du dépôt de ses cendres  dans la chapelle Saint Didier du cimetière de Cozance à Trept (Isère), face au château de Serrières qui abrita durant sept siècles la famille de la Poype, 19 générations s’y sont succédé. Roland de la Poype n’y a jamais habité, mais il a investi les lieux pour la soirée de son mariage en 1996.

    Grand Croix de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération en décembre 1944, Croix de Guerre 39/45 avec 12 citations, Croix de Guerre Tchécoslovaque, Héros de l’Union Soviétique, Ordre du Drapeau Rouge, Ordre de Lénine,  Mérite de la Guerre pour la Patrie russe, Ordre de la Victoire russe. La promotion 2012 de l’Ecole de l’Air de Salon de Provence porte le nom de Colonel Roland de la Poype

    LE CHATEAU DE SERRIERES à Trept (Isère)

    Edifié au XVème siècle, l'histoire du château de Serrières à TREPT se confond avec celle d'une puissante famille dauphinoise: les de La POYPE durant sept cents ans. Avec son chemin de ronde, ses créneaux, sa tourelle en poivrière et son admirable donjon, l'imposant château a abrité 19 générations de valeureux guerriers. Une porte en plein cintre cloutée de fer, donne accès à une charmante cour intérieure renaissance où s'ouvrent de nombreuses fenêtres à meneaux .
On peut remarquer sur certaines de ces ouvertures l'empreinte des armes des maîtres de ce lieu.
    Au centre d'un parc de 40 hectares, sur un domaine qui en compte 90, surgit cette forteresse féodale, la mieux conservée de la région.
    De son promontoire, on peut admirer les vastes et reposants panoramas du département de l'Isère et des Pré-Alpes.
    Le dernier propriétaire, Jean-François de La POYPE, Comte de Serrières, Général d'Empire (1758-1851) a dû aliéner son château ancestral en 1845.
Serrières fut acquis par Monsieur LOUIS. Ses descendantes, Mesdemoiselles de la ROCHETTE le vendirent à la famille RENAUD en 1965.
    Après de gros travaux de sauvegarde, les frères RENAUD ont remis la propriété à une fondation à but culturel et patrimonial reconnue d'utilité publique par Décret du 8 Mars 1995, qui poursuit la restauration et les aménagements nécessaires pour en faire un lieu d'accueil, de séminaires et un centre culturel avec manifestations régionales aussi bien de théâtre, d'art populaire, présentation d'outillage ancien...

Sources : Différents Sites d’Internet, Articles du Dauphiné Libéré

Mémoire Aéronautique
Groupement Antoine de Saint Exupéry
Les Vieilles Tiges
Roland de la Poype, héros du Normandie-Niemen, et ses attaches en Dauphiné  ©  Paul Mathevet  03/2015

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