Emile  STRIBICK : un héros stéphanois


    STRIBICK, Emile, né le 21 mai 1891 à Saint Etienne.

    Emile STRIBICK est breveté pilote n° 1465 le 7 novembre 1913. Il est pilote à l'escadrille MF 19 au début de la Première Guerre mondiale. Le caporal-pilote Emile STRIBICK, à bord de son appareil, avec pour mitrailleur le soldat Marcel David, fut le premier aviateur français à abattre un Taube allemand qui tombe à l'est d'Amiens, le 24 octobre 1914. Cet avion est la première victoire homologuée de l'escadrille 28.

Emile Stribick

    Extrait du Journal 'Feuille d'Avis de Neuchatel' en date du 3 novembre 1914 :

    Un duel dans les airs

    Il y a quelques jours, dans le nord de la France, un 'Taube' se promenait au-dessus des lignes françaises, s'appliquant à jeter des bombes  dans les tranchées françaises. Un instant, un aviateur  français, gêné par les manœuvres de l'adversaire, avait essayé de foncer sur lui, mais son appareil n'était pas armé, et il avait été contraint de se retirer devant une grêle de coups de fusil, dont un frappa même le casque de son observateur.

Grisé par son exploit, le pilote allemand pensa qu'il n'avait  qu'à recommencer et, dès qu'il se fût réapprovisionné dans ses lignes, il revint au-dessus des lignes françaises. Mal lui en prit. En effet, sur l'ordre du commandant  de l'escadrille, Stribick et son mécanicien avaient prestement posé une mitrailleuse sur leur avion, et ils attendaient l'adversaire.

Emile Stribick
Stribik et David

    A tire d'aile, ils s'approchèrent de lui , puis, habilement, simulèrent une retraite précipitée. Les deux oiseaux se poursuivaient tour à tour en décrivant de grandes orbes, et, en bas, comme par enchantement, la bataille s'était arrêtée. Obusiers, canons et fusils s'étaient tus.

Au moment où l'Allemand, pris au piège, se croyait sûr de sa proie, Stribick fit une brusque volte-face et son mécanicien pressa la détente de la mirailleuse.

    Le 'Taube' hésita et fit demi-tour. Derrière lui, il laissait une longue traînée de fumée. On la vit s'accroître, puis soudain, on entendit un coup sourd et une longue flamme s'éleva. Le réservoir d'essence venait de faire explosion.

    Alors, d'une hauteur de 500 m environ, entre les lignes françaises et allemandes, dans un grand tournoiement précipité, le grand oiseau s'abattit lourdement. A leur descente, sur le champ même, ses vainqueurs reçurent leur récompense.

    L'adjudant Emile Stribick et le lieutenant Jean-Louis Mutel abattent un biplace au nord de Recicourt, le 12 mars 1916. C'est la première victoire homologuée de l'escadrille 19 qui sera accompagnée d'une citation à l'ordre du 13ème corps d'armée.

    Il est cité deux fois et décoré de la Légion d'Honneur en 1915. En avril 1918, le sous-lieutenant Stribick combat sur le front russe, puis il est détaché au 2ème Groupe d'Aviation au Service Technique des fabrications aéronautiques où il est engagé  en qualité de pilote réceptionnaire aux moteurs Salmson. Il est accidenté lors de la chute de son appareil à Trappes (Seine et Oise) le 26 août 1918 et décède le lendemain dans un hôpital de Versailles. Emile Stribick reposerait dans le tombeau du Souvenir Français au Cimetière du Crêt de Roc à Saint Etienne.

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